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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

sœurs, le fils héritera sans scrupule aucun du harem de son père, il faudra faire encore un pas de plus dans l’évolution pour que la mère de l’héritier ne soit pas comprise dans l’héritage.

Notons encore que, s’il y a des peuples où un seul homme peut posséder plusieurs femmes, par contre, il existe des peuplades où les femmes possèdent plusieurs hommes.

Mais ces progrès, ces changements de coutumes ne se font pas logiquement les uns après les autres, s’éliminant mutuellement au fur et à mesure qu’en apparaît un plus compliqué. Ces coutumes se fondent les unes dans les autres, s’amalgament, s’enchevêtrent de façon à ne plus pouvoir s’y reconnaître. Leurs combinaisons sont multiples, les coutumes se superposent, en éliminant une ici, une autre ailleurs, ce n’est que par l’étude des observations des voyageurs passés, des peuplades encore existantes que nous arrivons à nous faire une idée approximative de l’évolution humaine.


De tout ceci, il résulte donc que la propriété a reposé sur d’autres bases que celles où elle s’appuie aujourd’hui, a eu une autre division et ne doit sa destination actuelle qu’à la force, la ruse et le vol ; car il est bien évident que la famille ayant débuté par être une association commune, il ne pouvait y exister de propriété individuelle, et que, par conséquent, ce qui, primitivement, a appartenu à tous,