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ET L’ANARCHIE

passion profonde et éternelle ce qui n’était que le résultat d’une surexcitation des sens ?

Allons donc ! il est temps de revenir à des notions plus saines. Est-ce que l’amour de l’homme et de la femme n’a pas été toujours plus fort que toutes les lois, toutes les pruderies, toutes les réprobations que l’on a voulu attacher à l’accomplissement de l’acte sexuel ?

Est-ce que malgré la réprobation que l’on a jetée sur la femme qui trompait son mari, — nous ne parlons pas de l’homme qui a toujours su se faire la part large dans les mœurs — malgré le rôle de paria réservé dans nos sociétés pudibondes à la fille-mère ; est-ce que cela a empêché un seul moment les femmes de faire leur mari cocu, les filles de se donner à celui qui leur avait plu ou avait su profiter du moment où les sens parlaient plus fort que la raison ?

L’histoire, la littérature, ne parlent que d’hommes ou de femmes cocufiés, de filles séduites. Le besoin génésique est le premier moteur de l’homme ; on se cache, mais on cède à sa pression.

Pour quelques esprits passionnés, faibles et timorés qui se suicident avec l’être aimé, parfois n’osant rompre avec les préjugés, n’ayant pas la force morale de lutter contre les obstacles que leur opposent les mœurs, et l’idiotie de parents imbéciles, innombrable est la foule de ceux qui se moquent des préjugés… en cachette. Cela a seule-