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ET L’ANARCHIE

ter ? L’électeur est souverain… pour choisir son maître, mais il n’a pas le droit de ne pas en vouloir, car celui que ses voisins auront choisi sera le sien. Du moment où il a déposé son bulletin dans l’urne, il a signé son abdication, il n’aura plus qu’à se plier aux caprices des maîtres de son choix, ils feront les lois, les lui appliqueront et le jetteront en prison s’il regimbe.


Nous ne voulons pas faire ici, le procès du suffrage universel, ni examiner tous les correctifs, tous les adjuvants que l’on a voulu y apporter pour obvier aux fantaisies des élus, assurer la souveraineté de l’électeur, en lui donnant les moyens de forcer l’élu à tenir ses promesses, cela nous entraînerait trop loin, et n’a, du reste, aucune importance pour nous, puisque nous voulons démontrer qu’il ne doit pas y avoir plus de lois des Majorités que de Droit divin, que les individus ne doivent pas être soumis à d’autre règle que celle de leur volonté.

Et, même, en disséquant le fonctionnement du suffrage universel, nous arriverons à démontrer que ce n’est même pas la majorité qui gouverne, mais une minorité très infime, sortie d’une autre minorité, qui n’est elle-même qu’une minorité choisie dans la masse gouvernée.