Page:Grellier - De l’empoisonnement par le tabac chez les bêtes bovines.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 31 —

intimement à la première cause, que je viens de signaler : mais on ne doit pas la considérer isolément, si on veut avoir une explication exacte du phénomène qui se passe. Une fois, en effet, que l’animal a pris cette plante, elle est soumise à la mastication et bientôt déglutie. Or, son action irritante peut-elle se faire sentir, comme cela a lieu chez l’homme, du moment que les organes du goût sont peu impressionnables et que la mastication, incomplète chez l’espèce bovine, ne permet pas aux principes actifs d’être attaqués par les fluides salivaires et d’exercer sur la muqueuse buccale une impression désagréable ?

Il en résulte que le concours des deux dernières causes est indispensable pour la production des phénomènes que j’ai en vue, et qu’on ne peut l’attribuer pas plus à l’une qu’à l’autre, considérée chacune isolément.

SYMPTÔMES

Lorsque l’ingestion du tabac s’est produite, de quelque manière que l’animal ait pris cette plante, les premiers symptômes de l’empoisonnement ne tardent pas à se manifester, et si l’animal est abandonné à lui-même la mort arrive ordinairement en quelques heures. Les symptômes qui se déroulent alors ont une physionomie bien différente suivant le temps qui s’est écoulé depuis que l’ingestion s’est produite jusqu’au moment où la mort vient mettre fin aux souffrances de l’animal. Parfois, il est vrai, la terminaison se fait d’une manière fa-