Page:Grenet, Mémoire sur les moyens de conserver la pomme-de-terre sous la forme de riz ou vermicel, 1794.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
( 38 )


L’auteur a fait plus que de nous en donner une simple description. Il a déposé un modèle à la vue du public, dans les bureaux de la Commission exécutive d’Agriculture et des Arts, et j’ai cru devoir en propager la construction en le faisant graver. La figure 4 est le plan en perspective, et la figure 5 la coupe.

J’ajouterai à cette description, qu’au lieu des deux couteaux placés en AA, on en avoit depuis ajouté deux autres en-dessus, à coulisse BB, qui forment ingénieusement une partie de la trémie C ; que les tenons D, dans lesquels entrent les moyeux des cylindres, sont mobiles et se meuvent dans une rainure pratiquée sur les bords du chassis E, pour pouvoir, à volonté, repousser ou reculer les cylindres. Ces tenons sont fixés ensuite par des vis et des coins.

Quant à l’effet de ce moulin, ayant mis dans la trémie des pommes-de-terre cuites et entières, elles n’ont pu prendre entre les deux cylindres qu’après avoir été émiées grossièrement à la main[1]. Il faut dire aussi que le diamètre des cylindres au lieu d’avoir six pouces n’en avoit que cinq, ce qui leur a donné moins de prise. Enfin, chacun peut à volonté donner à ce moulin plus ou moins de perfection et de débit, soit par plus de grosseur dans les cylindres, ce qui augmentera cependant d’autant la résistance, soit en leur en substituant d’autres en pierre, comme l’auteur l’a lui-même conseillé. Au reste, je dois ajouter que cette mécanique, telle qu’elle est, se meut avec beaucoup de facilité, qu’elle débite très-promptement, et que la pulpe se trouve écrasée bien plus également qu’avec un rouleau à la main, pourvu, que les cylindres soient très-justes et fort rapprochés. J’oubliois de dire que le rayon dei manivelles F n’a que neuf pouces, ce qui les met à portée des bras d’un enfant de douze à quatorze ans.

(19) J’ai lu quelque part qu’ayant pressé des pommes-de-terre cuites sur un crible de fer à mailles serrées, on avoit fait passer la pulpe à travers, et que la pelure étoit restée sur la superficie du crible. Si l’effet de ce moyen est tel, et qu’il soit plus prompt que celui d’éplucher les pommes-de-terre l’une après l’autre, ce seroit le cas de l'employer dans une fabrique en grand.

(*)

  1. Si on ne vouloit pas écraser provisoirement, à la main, les pommes-de-terre, on pourroit les faire passer dans une filière de trois pouces de diamètre, dont les trous auroient cinq à six lignes jet alors elles, prennent fort bien entre les rouleaux : j’en ai fait moi-même l’essai.