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130 PETITS POÈMES


Sur l’étroit rebord de la cime,

De vieux hêtres aux troncs tordus

Se penchent tremblants sur l’abîme

Où leurs pieds noirs sont suspendus.


De là-haut, le regard se noie

Dans la nuit du gouffre profond ;

Au-dessus, l’épervier tournoie

Sans que son œil perce le fond.


La voûte étagée est si haute,

Qu’on voit toujours dans le lointain

Une vapeur blanche à mi-côte

Flotter comme un voile incertain.


Mais bientôt sur les parois nues

L’on entrevoit confusément

Surgir des formes inconnues

Dans un étrange encadrement.



II



Quelles sont ces formes voilées

Qui font rêver du Parthénon,

Et ces blancheurs amoncelées

Dans ces solitudes sans nom ?