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LA GROTTE 131


Ce sont des neiges éternelles

Qui dorment sur un lit de rocs,

Immobiles et solennelles

Dans la majesté de leurs blocs.


L’eau qui filtre à travers la voûte

Avec un doux bruit argentin

Les modèle ainsi goutte à goutte

En les renouvelant sans fin.


O nature ! ô source infinie

De vie et de fécondité,

Où l’âme humaine rajeunie

Se retrempe dans la beauté !


Sur combien de lointains rivages.

Dans combien de climats divers,

Sous le soleil ou les orages,

Au fond des bois, au bord des mers.


Dans les vallons ou sur les cimes.

Dans les déserts ou les cités,

Ai-je vu tes aspects sublimes

Se dérouler à mes côtés 1


Que de fois, pâle et solitaire.

L’œil ébloui de tes splendeurs,

Ai-je contemplé le mystère

Qui veille au seuil de tes grandeurs !