Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/102

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Et leur donner la gloire et l’empire éternel.
Ils mouraient consolés ! Tandis que ma souffrance,
Comme elle était sans fin, était sans-espérance ;
Et que je n’avais pas même un songe menteur
De Messie à venir et de libérateur !

« Souvent une autre idée épouvantait mon âme,
Mais je me gardais bien de suivre cette flamme.
Comme si j’eusse dû craindre encor de souffrir !
Je repoussais la main qui voulait me guérir.
Le jour venait chercher malgré moi ma paupière,
Aveugle ! et je fermais mes yeux à la lumière !
Mais plus je voulais fuir ce rayon obstiné,
Plus le jour pénétrait mon esprit dominé ;
Et l’idée à la fin devenant évidence