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Vint élargir encor mon désespoir immense.
Ô Christ ! c’était de voir ton règne sans retour,
L’homme de plus en plus vivre de ton amour,
Et comme un nourrisson qu’on porte à la mamelle
S’attacher dans tes bras à la vie éternelle.
C’était de jour en jour de mieux sentir mon tort ;
C’était d’être si faible et de te voir si fort ;
C’était de confesser malgré moi ta victoire,
De voir le temps grandir ma misère et ta gloire,
Et, vaincu, de sentir comme un trait du vainqueur
Cette conviction s’enfoncer dans mon cœur !

« Ainsi traînant partout ma flèche empoisonnée,
J’étais venu finir à Rome l’autre année.