Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/134

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Mais un regard tombé sur le corps d’Ahasver
Me rendit à moi-même, et prompt comme l’éclair.
Mon esprit revit tout dans une seule image :
L’hôte et ses longs récits durant la nuit d’orage,
Où les siècles passaient comme un jour, puis enfin
L’ineffable grandeur du visiteur divin....

Je rendis grâce à Dieu qui veille sur nos âmes,
Et le vieux serviteur et moi nous relevâmes
Ahasver qui restait sur la face couché.
Tous nos soins furent vains. La mort l’avait touché.
Mais quels mots, quels discours pourront jamais redire
La paix et le céleste et bienheureux sourire
Qui rayonnait encor sur ses traits solennels ?
Sublime adieu de l’âme à ses restes mortels !