Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/21

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N’a rien laissé debout que les murs d’une salle
Dont le lierre étreint les piliers crevassés.
Tout autour l’œil ne voit que débris entassés.
Un pâtre du vallon a d’un faîte rustique
Couronné les arceaux de la ruine antique.
De lourds fragments de roc chargent ce toit mouvant
Qui déborde et se rit de la pluie et du vent.
Séjour d’ombre et de paix, simple et douce retraite
Faite pour l’œil du peintre et l’âme du poète !
Un bouquet de mélèze au feuillage léger
Comme un frais éventail cherche à la protéger
Des ardeurs du Midi ; vers le nord, en revanche,
Un bois de grands sapins défend de l’avalanche.
À leurs pieds, dans la cour, parmi les blocs épars
Qui couronnaient jadis les créneaux des remparts,
On entend murmurer le doux bruit d’une source ;