Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/43

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« Que ta première loi soit d’aimer ton prochain,
« Prends l’affligé pour frère et donne-lui la main. »
Et d’ailleurs, n’es-tu pas mon hôte, d’aventure ?
Quand le ciel et la terre et toute la nature
Te crieraient : « Anathème ! » il ne sera pas dit
Que celui qui mangea mon pain, fût-il maudit,
Dût repasser le seuil de mon humble demeure
Par un pareil orage et dans une telle heure.

En effet, la tempête éclatait en fureur.
L’ouragan redoublait la nuit et son horreur.
De larges gouttes d’eau fouettaient les vitres frêles ;
Les solives du toit pliaient ; leurs axes grêles
Craquaient aux coups du vent comme un navire en nier
Qui repousse en grinçant l’assaut du flot amer.