Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/44

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L’éclair au fond du ciel sillonnant les ténèbres
Déchirait l’infini de ses zigzags funèbres ;
La pluie à flots pressés redoublait ; puis enfin
Le tonnerre éclata comme un orgue divin.
Le son majestueux, roulant de cime en cime,
Éveillait sur les monts comme un écho sublime,
Et semblait promener sur des ailes de feu
Du zénith au nadir la colère de Dieu.

« Tu le vois, tout conspire à te fermer la fuite,
Repris-je encor, chaque être a regagné son gîte.
Les animaux des champs et les oiseaux du ciel
Se sont tous abrités pour ce moment cruel.
Comment peux-tu songer à quitter cet asile ? »
Et lui me répondit d’un air triste et tranquille :