Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/54

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— Hélas ! notre existence est si vaine et si brève
Que nous entrevoyons le monde comme un rêve.
Nous commençons à peine à lire dans les cieux
Que la mort nous arrête et nous ferme les yeux.
Mais toi, l’éternité t’armait de patience.
Les jours ont dû t’ouvrir des trésors de science.
L’homme, les temps, les lieux, sont sans secrets pour toi,
Et de tout ici-bas tu dois savoir la loi.

— Détrompe-toi, chaque homme en arrivant au monde,
Suivant ses devanciers et leur trace féconde,
Recueille en quelques ans dans son avide esprit
Ce que l’humanité dans des siècles apprit.
Pas à pas, jour par jour, siècle à siècle, avec elle