Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/53

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Regarde encor plus près : dans ton âme profonde
Dieu comme en un foyer n’a-t-il pas réuni
L’image du réel et le rêve infini ?
C’est là, c’est là surtout, dans ce monde invisible,
Où la réalité s’augmente du possible,
Loin de la foule inepte et du chemin banal,
Qu’éclôt dans les grands cœurs la fleur de l’idéal.
Crois-moi, l’eau, l’air, le ciel, l’homme est partout le même.
Cherche en toi, cherche en Dieu cette beauté suprême ;
Et, sans franchir les mers, sans changer d’horizon,
Regarde l’infini du seuil de la maison
Où tu perdis ta mère, où tes fils devront naître ;
Vis, souffre, et dans tes pleurs tu verras t’apparaître
Le modèle divin, l’exemplaire éternel
De tout ce qui fleurit de beau sous notre ciel.