Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/79

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« L’exil perpétuel ! » Et quand il l’entendit,
Le peuple avec fureur sous mes pieds applaudit.
De ma colonne infâme, à ces clameurs vulgaires,
Je me souvins du Christ qu’il insultait naguères.
« Peuple vil ! m’écriai-je, et dont la cruauté
Traite un persécuteur comme un persécuté,
Quand cesseras-tu donc d’être lâche et stupide ?
Tu n’es comme la mer qu’un élément perfide.
Comme elle tu te meus au hasard, sans raison ;
Mais tu n’as pas comme elle un immense horizon,
Et tes flots agités sur une vase immonde
Laissent dormir en toi les éléments d’un monde ! »

« On vint me délier ; un groupe de soldats
Jusqu’aux murs de la ville accompagna mes pas.