Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/78

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Ma vie allait fournir aux ardents novateurs.
Ils lancèrent sur moi leurs plus vils délateurs.
Je ne pus déjouer leur astuce et leurs trames ;
Jeté dans un cachot, chargé de fers infâmes,
Il me fallut répondre à l’accusation
De semer le blasphème et la sédition.
À peine daigna-t-on écouter ma défense ;
Je vis que pour punir ma prétendue offense
L’exil était déjà décrété. Les Romains
M’avaient sur ces griefs remis entre leurs mains ;
Car déjà dans ce temps la Judée asservie
Avait perdu le droit et de mort et de vie.
Par ces Pharisiens je fus donc condamné.
Debout, au pilori je parus enchaîné ;
Et là, sous le soleil, aux yeux d’un peuple immense,
Le bourreau proclama mon inique sentence :