Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/88

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Après avoir brisé mon cœur et ses liens
Avec mes fils, ma femme et mes concitoyens,
Il fallait l’écraser au contact dur et rude
Et de l’homme et du temps et de la solitude.
Je croyais que j’allais vivre éternellement
Tranquille, après avoir subi ce châtiment.
« Que puis-je encor souffrir ? disais-je ; ma poitrine
N’offre plus une place à la flèche divine. »
Insensé ! je croyais que j’avais tout souffert,
Et je foulais déjà le seuil d’un autre enfer !

« Pour fuir plus promptement ce qui fut ma patrie
Je m’embarquai, roulant dans mon âme flétrie
La haine, la vengeance et la destruction,
Qu’un an plus tard Titus fit tomber sur Sion.