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vaisseau et la ferme comme un véritable opercule. Il est maintenu adhérent aux lèvres de la plaie par la lymphe plastique qu’ont sécrétée celles-ci ; puis, s’amoindrissant par l’absorption, il finit par disparaître plus ou moins longtemps après l’accident, suivant la quantité de sang épanché ; en même temps son extrémité plongée dans l’ouverture de l’artère, s’y organise et s’identifie avec la paroi vasculaire, constituant alors une sorte de pièce qui n’a plus que l’épaisseur de cette paroi. (Éléments de chirurgie vétérinaire, IIe vol., p. 454. — 1857.)

Un autre exemple, servant à démontrer que le sang peut ne pas être un obstacle à la guérison des plaies, nous est fourni par le mode de cicatrisation des plaies sous-cutanées. Les parties divisées, en se rétractant, laissent entre elles un intervalle qui se remplit de sang. Ce sang persiste dans la plaie sans en empêcher la guérison, et n’est pas résorbé rapidement, pour être remplacé par un exsudat plastique, comme l’ont avancé certains auteurs ; d’ailleurs, pourquoi vouloir faire disparaître le caillot sanguin pour le faire remplacer par une substance qui lui est identique ? De nombreuses observations expérimentales faites sur la ténotomie plantaire, ont permis de constater la participation du sang au travail réparateur de la solution de continuité du tendon. Le caillot sanguin qui remplit le vide de la plaie se décolore peu à peu et se laisse pénétrer par l’exsudat séreux que fournissent en abondance les parties voisines. Il constitue bientôt une masse fibrineuse, imbibée de lymphe plastique et adhérente à toute la surface de la plaie. Cette masse fibrineuse se condense, se durcit de plus en plus, commence par s’organiser à la périphérie, et finit par prendre les caractères du tissu de cicatrice destiné à rétablir la continuité de l’organe.