Page:Grisier - Les Armes et le duel, 1847.djvu/78

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NOTICE SUR GBISIER.

Interrogez Grisicr, il vous en dirait de belles sur Moscou el Saint-Pélersboiïrg !

N’eut-il pas en Russie un duel avec une dame ? Duel 

charmant, poli, et qui prouve ici la galanterie de Tillustre maître ! Une Italienne, madame Bagalini, niait la science des Français dans le bel art de Tescrime, elle revendiquait la palme pour les Italiens. Crisier donna un assaut, ce fut là un argument sans réplique. Après Ah années de séjour en Russie, il revint en France, où de nouveaux succès l’attendaiçnt.

Voila > direz-vous, une biographie bien sèche sur un homme qui professe depuis trente ans ; ne pourriez-vous donc pas me raconter sur Grisier quelques-unes de ces aventures piquantes dont il s’avoue lui-même le héros, quelque histoire russe venue en ligne droite de Moscou et dans laquelle il figure ? Ami lecteur, ce sont là des choses trop graves. Eh quoi ! lorsque Grisier conte chaque jour mieux que moi, qu*il vous décrit négligemment, son fleuret sous le bras, le site , les mœurs de ce pays, qu’il prononce avec grflce ces noms russes aussi difficiles à prononcer qu’à écrire , qu’il vous dira gaiement devant quel prince il a osé se prononcer contre la Sibérie, devant quelle dame il soutint l’honneur de l’escrime, quels seigneurs, quels généraux furent ses élèves, vqus voulez que je me transforme au point de devenir un hom’me unique, qui cause, qui démontre, qui attache et qui plaît, tout en vous indiquant des Ms et des coupés ? Car pour que vous le sachiez, il y a dans Grisfior une organisation multiple ; il est à la foisdocteuret conteur ; nul pinceau ne peut rendre cette physionomie mobile, spirituelle et bienveillante. Il a le sang-froid d’un géomètre et la vivacité d’un méridional ; ses histoires deviendraient pèles dans la bouche d’un autre.