Nommé depuis peu professeur des princes (1), Grisier n*en est pas plus fier ; c’est un homme de travail, un auteur qui a songé avant tout à étudier les maîtres. Noble science que celle-là I Ne fut-elle pas la science des meilleurs esprits ? Que de phases diverses, intéressantes, depuis les tournois jusqu’à la Fronde , depuis le duel au poigaard et à la rapière jusqu*à Tépée agile et railleuse des marquis du dix-huitième siècle ! Grisier s’est complu à vivre par la pensée avec tous ces rafGnés des anciens jours, il a suivi de Tœil leurs moindres estocades ; il n’est pas bien sûr qu’il n’ait assisté au triple duel de Quélus contre Antraguet, de Maugiron contre Ribérac, de Livarot contre Schomberg. Ces six épées-là se tiraient place Royale, à deux pas de la maison où Victor Hugo écrivit Marion De Lorme. Ces belles estocades rentrent de droit dans l’histoire de Tescrime, et cependant Grisier déplore dans sou livre les abus de ce grand art, qui consiste à se tuer proprement et dans les règles. Une observation qui ne peut manquer de trouver sa place ici. c’est trois inattres d’armes à TÉcole Polytechnique, j^ai cru rendre un service k rétablissement en Y attachant un quatrième dont la réputation est justement établie, et qui, par une théorie ingénieuse dont il est Finventeur, a fait faire un pas notable h son art. » Vainement Fintrigue s’efforça de récriminer contre cette nomination exceptionnelle, et Fhonorable général Boileau lui récrivait, le 8 avril Wi : Je vous verrai avec bien du plaisir reprendre le cours de vos excellentes leçons, et je me plais en attendant, monsieur, à vous exprimer et le cas que je fais de vos talents et Festime que je vous porte.
(1) L’âge et les fatigues avaient commandé la retraite à M. Charlemagne. Les princes, fils du roi, avaient besoin d’un professeur. S. A. R . Mgr. le duc d’Aumale, prenant F initiative, envoya demander Grisier, et grâce k cette bienveillance du prince , S. M. daigna nommer professeur de ses enfants le maître choisi par 90nflls
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