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Page:Guaita - Rosa mystica, 1885.djvu/54

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rosa mystica

téraire. D'autres, tout aussi modernes, ont pris un chemin bien différent.

M. François Coppée a imaginé le premier d’introduire en poésie un naturisme délicat et fleuri, tout de pathétique et de simplicité. Ce n'est plus la note, uniformément débile et plaintive, des petits poèmes de Sully Prudhomme ; les seules « Consolations » de Sainte-Beuve en peuvent donner la fugitive impression. À peine, le grand Hiérophante de l'Art contemporain nous avait-il initié à tout ce que recèlent de poésie, le laconique héroïsme des « pauvres gens » en face de la misère — ou le désespoir loquace et doux de la vieille du peuple, frappée à mort dans son cœur d’aïeule :

L’enfant avait reçu deux balles dans la tête…

On peut dire qu'avant Coppée, nul n'avait fait valoir cette intime volupté des « Intérieurs » paisibles, cette monotonie charmante de la vie familière, ou même cette amertume sans fiel des chagrins dont chacun prend sa part, autour du foyer.

Tour accessible au goût épais des masses que soit l’expression artistique de ces sentiments, elle n'en est pas moins suggestive au dilettantisme des lettrés. Or, là ne