Aller au contenu

Page:Guaita - Rosa mystica, 1885.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
45
préface

se borne pas l'originalité de Coppée. Je confesse bien ne trouver en son théâtre, (le « Passant » et le « Luthier de Crémone », qui sont des poëmes, exceptés,) qu'un écho fort adouci des fanfares dramatiques de 1830, mais quand il embouche le clairon épique, son vers, sobre encore que rutilant, fait merveille à évoquer le faste traditionnel des âges — ce qui ne laisse point d’être glorieux, après la « Légende des Siècles. »

À quoi bon, du reste, s’attarder à la louange d'œuvres que chacun sait par cœur ?

L'art que M. Paul Bourget fit paraître dans les « Aveux » ne semble pas moins moderne : une excessive délicatesse, apte à rendre toutes les exquisités du sentiment comme de la pensée, y fait valoir une précieuse subtilité qui n'a rien de l'afféterie. Curieux des diagnostics moraux, très familier des choses du cœur, M. Bourget doit à ses préoccupations psychologiques de rares qualités de pénétration et d’analyse, sensibles jusqu'en ces poèmes d'une langue à ce point discrète et