Page:Guiraud - De la vaccine.djvu/22

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de poils au-dessous desquels l’exploration faisait percevoir de petits boutons ayant l’aspect d’une pustule et d’où s’écoulait par la pression une matière liquide à odeur ammoniacale.

Le 20 avril, la jument fit son entrée dans les infirmeries de l’école ; on y pratiqua la tonte des parties affectées, et bientôt on fut dans la possibilité d’apercevoir de nombreuses ulcérations, les unes en relief, les autres au contraire déprimées, presque toutes circulaires, du diamètre d’une grosse lentille jusqu’à celui d’une pièce de 50 centimes, et desquelles s’écoulait une matière séro-purulente douée d’un certain degré de viscosité.

Le 30, les deux lèvres portaient du côté droit quelques pustules plates, rondes, à bords saillants, déprimées au centre, un peu éraillées par le frottement et recouvertes de croûtes sèches, fermes et très adhérentes.

Le 4 mai, la fièvre et la boiterie avaient disparu, les engorgements avaient sensiblement diminué.

Le 15, il y avait guérison complète.

Passons maintenant à l’intéressant de cette observation.

Le 25 avril, huit jours après l’invasion de l’éruption, M. Lafosse emprunta la matière d’une pustule à la jument de Rieumes et l’inocula publiquement à une jeune vache par une piqûre sur chaque trayon.

Le 5 mai, chaque inoculation avait produit une magnifique pustule, large, ferme, ronde, ombiliquée et à bords saillants : M. Lafosse avait découvert l’origine de la vaccine.

Instruit de cet événement, le préfet de la Haute-Garonne