Page:Guiraud - De la vaccine.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

nomma immédiatement une commission officielle chargée de vérifier le fait qui venait de se passer à Toulouse.

Cette commission procéda à des inoculations de la vache à la vache, de la vache à l’espèce humaine, au cheval, etc., et dans tous les cas avec le plus grand succès.

Le caractère d’authenticité que ces expériences donnaient à la découverte de M. Lafosse, venait opérer une grande révolution dans l’histoire de l’origine du cow-pox ; dès-lors les meilleurs travaux qu’avaient produits soixante années d’études sérieuses étaient anéantis, frappés de nullité ; dès-lors l’opinion de Jenner était rectifiée, en ce sens que tout en ayant sa source dans le cheval, le cow-pox ne l’avait pas dans le grease ; dès-lors enfin, le javart et la variole ne donnaient plus naissance à la vaccine, et le progrès mettait un frein aux discussions de la science.

Cependant ces discussions devaient encore se continuer pendant un certain temps ; M. Lafosse avait bien démontré, dans une comparaison qu’il en avait faite avec les eaux-aux jambes, que la maladie de Rieumes était de nature pustuleuse ; mais il restait à bien établir qu’à elle seule était due la propriété d’engendrer le cow-pox ; et enfin à combattre les idées de M. Depaul au sujet de l’identité d’origine et de nature de la clavelée, de la vaccine et de la variole. Devant de telles questions, la tâche n’était pas facile, les efforts devaient être grands, et néanmoins les débats de l’Académie de Médecine, qu’avait provoqués la fausse stomatite aphteuse observée par M. H. Bouley à l’école d’Alfort, parvinrent à leur donner une juste solution.

Pendant le cours de ces débats, auxquels il avait pris une