Page:Guiraud - De la vaccine.djvu/41

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cent-soixante moutons et les avoir ensuite soumis à plusieurs contre-épreuves sans qu’ils aient contracté la clavelée.

Malgré ces expériences, qu’ils auraient pu juger concluantes, ces savants de bonne foi refusèrent de croire aveuglément à l’efficacité de la vaccine comme préservatif de la clavelée, ne se croyant pas assez éclairés pour formuler leur décision.

À Versailles, et vers la même époque, après avoir vacciné plusieurs moutons, Voisin les avait assujettis à des contre-épreuves, et était parvenu à leur faire contracter la clavelée, seulement avec des apparences moins graves.

Bien d’autres encore après lui ont pratiqué les mêmes essais, et comme lui ont reconnu l’impuissance de la vaccination comme préservatif de la clavelée. L’opposition que nous rencontrons dans l’analyse des faits précédents, recueillis par des hommes dont la réputation commande la confiance, devrait nous imposer le silence sur le doute qui enveloppe la question. Mais les observations de Voisin, de Verrier, de Gohier, d’Husson et de bien d’autres encore, nous paraissent tellement concluantes, tellement empreintes d’un caractère de vérité, que nous n’hésitons pas un seul instant à formuler notre idée, à dire : que la vaccination n’a pas la propriété de préserver l’espèce ovine de la clavelée.

D’Arboval a fait des recherches dans lesquelles il a pu remarquer que, sur 1523 bêtes ovines vaccinées, 1341 l’ont été avec succès, et que sur 429 de ces dernières vaccinées, 12 seulement ont pu être préservées de la clavelée ; ce qui nous prouverait encore une fois l’impuissance de la vaccination contre la clavelée. Au reste, Voisin nous démontre