Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/105

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sang de votre frère crie de la terre jusqu’à moi[1]. D’où il paraît évidemment que l’ame vit après sa sortie du corps, et qu’elle attend avec un saint désir la résurrection future. Et il est écrit de Job : Il ressuscitera dans la résurrection des morts. Et le prophète David, parlant au nom du Seigneur, prévoit la résurrection lorsqu’il dit : Celui qui dort, ne pourra-t-il donc pas se relever[2] ? Ce qui veut dire : Celui qui est accablé du sommeil de la mort ne sera-t-il pas appelé à la résurrection ? Et Isaïe nous apprend que les morts doivent ressusciter de leurs sépulcres. Et lorsque le prophète Ézéchiel nous raconte qu’il a vu des os desséchés, recouverts de peau, rattachés par des nerfs, garnis de veines et animés du souffle de l’esprit, et l’homme refait de nouveau, c’est évidemment la résurrection future qu’il nous enseigne ; et lorsque Élisée, touchant un cadavre, lui rend la vie par un effet de sa puissance, c’est encore un indice manifeste de la résurrection. Notre Seigneur lui-même, le premier né parmi les morts, a manifesté la résurrection lorsqu’il a fait mourir la mort, et a ramené des morts à la vie. » Le prêtre dit : « Je ne doute pas que Dieu fait homme ne soit mort et ressuscité ; mais je n’admets pas pour cela que les autres morts ressuscitent. Et moi je lui dis : Quel besoin avait le fils de Dieu de descendre du ciel, de se revêtir de chair, de pénétrer aux enfers, si ce n’est pour empêcher que l’homme qu’il avait formé ne fût livré

  1. Genèse, chap. 4, v.10
  2. Psaum. 40, v. 9.