Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/124

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pas voulu le faire, mais se sont encore plus confirmées dans le projet de la tuer, et l’ont déclaré publiquement. Ayant donc ouvert et consulté les canons, nous y avons vu que, jusqu’à ce qu’elles aient subi une pénitence suffisante, elles doivent être très justement privées de la communion, et que l’abbesse doit être à demeure rétablie en sa place. Nous avons donc, par votre ordre, autant qu’il appartient à l’autorité ecclésiastique, après avoir consulté les canons, et sans aucune acception de personnes, ordonné que les choses se passassent ainsi. Quant à ce qui concerne, d’ailleurs, les effets du monastère enlevés, ainsi que les actes et chartes des seigneurs rois, vos parens, que Chrodielde et les autres déclarent avoir, mais refusent de rendre volontairement, comme nous leur avons ordonné, c’est à votre piété, à votre puissance et à votre autorité royale, à prendre soin que les choses soient reprises en état, et que vos bienfaits et ceux des princes vos prédécesseurs, subsistent à perpétuité. Vous ne devez pas non plus permettre qu’elles retournent ou aspirent à retourner dans le lieu qu’elles ont détruit par tant d’impiétés et de sacrilèges, de peur qu’il n’en advienne encore de plus grands maux, et afin qu’avec l’aide du Seigneur, tout ce qui a été acquis à Dieu étant, sous des rois catholiques, restitué en son entier, la religion ne perde rien, et que, conservant au même état tout ce qui a été établi tant par nos Pères que les canons, le culte prospère, et que vous en recueilliez les fruits. Que Notre-Seigneur le Christ vous soutienne, vous conduise, et vous accorde un long règne ! »

Le jugement rendu, ces femmes furent suspendues