Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/143

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noms de ceux qu’il guérit, pour les insérer ici l’un après l’autre. Je sais seulement une chose : c’est que quiconque arrivait à lui malade, s’en revenait bien portant ; et parmi les grands miracles qu’il a faits, j’en raconterai quelques petits.

Un jour qu’il était en route avec sa mère et qu’il se rendait à la basilique de Saint-Julien martyr, ils arrivèrent le soir dans un lieu aride, et que l’absence d’eaux courantes avait rendu stérile. Sa mère lui dit : « Mon fils, nous n’avons pas d’eau, comment pourrons-nous passer ici la nuit ? » Lui se prosterna en oraison, et offrit longtemps ses prières au Seigneur, puis se levant, il enfonça en terre une baguette qu’il tenait à la main, et l’y ayant tournée deux ou trois fois, la retira joyeux. Elle fût incontinent suivie d’une si grande abondance d’eau que non seulement elle fournit pour le moment à leur boisson, mais par la suite aussi à celle des troupeaux. Dernièrement aussi comme il voyageait, un nuage de pluie commença à venir sur lui ; le voyant arriver, il abaissa un peu sa tête sur son cheval, et éleva sa main vers le Seigneur. Son oraison finie, les nuages se divisèrent en deux parts, et il tomba autour de lui une grande pluie, tandis qu’il n’en reçut pas, s’il est permis de le dire, une seule goutte. Un citoyen de Tours, Wistrimond, surnommé Tatton, souffrait d’un violent mal de dents, qui avait fait enfler sa mâchoire. Il s’adressa au bienheureux, et celui-ci ayant imposé sa main sur l’endroit où il souffrait, la douleur disparut aussitôt, et jamais depuis ne s’est réveillée à son dommage. C’est celui à qui cela est arrivé qui me l’a raconté. J’ai écrit dans les livres des Miracles, comme il me les a rapportés lui-