Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/142

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deste, elle voltigea encore un peu, puis revint se placer de nouveau sur sa tête ou son épaule ; et non seulement dans l’église, mais lorsqu’il rentra dans la cellule de l’évêque ; elle voulut continuer de demeurer avec lui. Cela dura pendant plusieurs jours, ce que l’évêque ne voyait pas sans admiration. L’homme de Dieu, rempli, comme nous l’avons dit, du Saint-Esprit, ayant perdu son père et son frère, retourna dans son pays pour consoler sa mère Pélagie, qui n’avait plus de parent que ce fils-là. Il la pria, tandis qu’il vaquerait au jeûne et à l’oraison, de veiller à tous les soins de la maison, savoir, à la conduite des domestiques, au travail des champs, à la culture des vignes, afin qu’aucun embarras ne vînt l’empêcher de se livrer sans relâche à l’oraison. Il ne revendiqua pour lui que le privilège de présider à la construction des églises. Que dirai-je de plus ? Il construisit des temples de Dieu en l’honneur des Saints, fit chercher leurs reliques, tonsura ses propres serviteurs, et en fit des moines, fonda un couventxl, dans lequel ils suivirent la règle non seulement de Cassien, mais aussi de Basile, et des autres abbés qui avaient institué des ordres monastiques. La sainte femme se chargeait de leur fournir à chacun la nourriture et le vêtement. Chargée de tous ces embarras, elle n’en faisait pas moins résonner les louanges du Seigneur, et assidûment, quelque chose qu’elle fît, elle offrait à Dieu ses prières, comme l’odeur d’un agréable encens. Cependant les malades commencèrent à affluer vers saint Arédius, et il guérissait chacun d’eux en leur imposant les mains avec le signe de la croix. Je ne pourrais ni raconter le nombre, ni rapporter les