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NOTICE

que comme tableau de l’état d’une société progressivement conquise par la Barbarie, qu’elle mérite toute l’attention du lecteur ; et la querelle de S. Colomban avec Théodoric II, ou la guerre du maire du palais Flaochat contre le Franc Willebad, offrent, à mon avis, bien plus d’instruction et d’intérêt que cette série de faits insignifians minutieusement rapportés par le chroniqueur, et souvent à faux, sous la rubrique de chaque année.

On a quelquefois confondu avec la chronique de Frédégaire et regardé comme son ouvrage les quatre fragmens où elle est continuée jusqu’en 768. Dans l’embarras de concilier alors l’étendue de sa narration avec l’époque de sa vie, on le plaçait lui-même au commencement du neuvième siècle, supposition évidemment repoussée par ses propres paroles. Il est reconnu maintenant que sa chronique s’arrête en 641, et qu’elle a été successivement continuée par d’autres écrivains. Le premier fragment, qui s’étend de l’an 642 à l’an 680, n’a été, à ce qu’il paraît, ajouté qu’après coup et pour combler le vide qui se trouvait entre Frédégaire et son premier continuateur. C’est un récit confus et absurde, écrit probablement par quelque moine dépourvu de