Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/179

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La sixième année du règne de Théodoric, Gautin, duc au service de Théodebert, fut tué.

La septième année de son règne, Théodoric eut d’une concubine un fils nommé Sigebert. Le patrice Ægilan fut enchaîné et tué à l’instigation de Brunehault, sans autre motif que celui de la cupidité, afin que ses biens tombassent au pouvoir du fisc. Cette année, Théodebert et Théodoric firent marcher une armée contre les Gascons, et les ayant vaincus par le secours de Dieu, les soumirent à leur domination, et les rendirent tributaires ; ils leur imposèrent un duc nommé Génial, qui les gouverna avec bonheur.

Cette année, saint Éconius, évêque de Saint-Jean-de-Maurienne, découvrit le corps de saint Victor, qui avait été martyrisé à Soleure avec saint Ours. Une certaine nuit, comme il était dans la ville, un songe l’avertit de se lever aussitôt, d’aller à l’église construite par la reine Sédéleube dans le faubourg de Genève, et que, dans un endroit qui lui fut désigné, il trouverait le corps du Saint. S’étant hâté d’aller à Genève avec les saints évêques Rusticius et Patricius, ils firent un jeûne de trois jours, et pendant la nuit, ils virent une lumière à l’endroit où était le glorieux et illustre corps. Les trois pontifes ayant soulevé la pierre en silence, en pleurant et priant, le trouvèrent enseveli dans un coffre d’argent, et son visage était frais et rouge comme celui d’un homme vivant. Le prince Théodoric était là, et faisant un grand nombre de présens à cette église, il la confirma dans la possession de la plus grande partie des biens de Warnachaire. D’étonnans miracles éclatent incessamment par la volonté de Dieu sur le sépulcre du Saint depuis