Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/23

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et au pillage, partout où elle passa, tout ce qu’elle trouva de métairies ou de biens à eux appartenant. En arrivant en ce lieu, elle gravit la montagne et entoura la basilique les armes à la main. Ces gens avaient pour chef Godégésilexiii, gendre du duc Loup. Comme ils ne pouvaient tirer de la basilique ceux qui y étaient enfermés, ils s’efforcèrent d’y mettre le feu. Alors Ursion ceignit son épée et sortit, faisant un tel carnage des assiégeants qu’il n’en resta en vie aucun de ceux qui se présentèrent à sa vue. Il tua Trudulf, comte du palais du roi, et beaucoup d’autres de cette armée. Tandis que personne ne pouvait échapper aux coups d’Ursion, frappé soudainement dans la cuisse, il tomba à terre blessé, et les ennemis se précipitant sur lui, il perdit la vie. Ce que voyant, Godégésile commença à s’écrier et à dire : « Que maintenant la paix soit faite ; voilà que le plus grand ennemi de notre maître est tombé ; que la vie soit laissée à Bertfried. » Comme il disait ces paroles, ses gens s’occupant surtout de piller les trésors rassemblés dans la basilique, Bertfried monta à cheval et dirigea sa fuite du côté de la ville de Verdun. Là, il se réfugia en un oratoire construit dans la maison épiscopale, et s’y croyait en sûreté, d’autant plus que l’évêque Agéric habitait cette maison. Mais lorsqu’on eut annoncé au roi Childebert que Bertfried s’était enfui, le cœur saisi de douleur, il dit : « Si celui-ci a échappé à la mort, Godégésile n’échappera pas à ma main. » Le roi ne savait pas que Bertfried se fût réfugié dans la maison épiscopale, mais croyait qu’il s’était enfui dans quelque autre pays. Alors Godégésile épouvanté fit de nouveau marcher une