Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/24

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armée, et entoura la maison épiscopale. Le pontife refusa de rendre Bertfried et s’efforça de la défendre. Alors les gens de Godégésile montèrent sur le toit, et, en arrachant les tuiles et les matériaux de la couverture de l’oratoire, ils le tuèrent. Il périt avec trois de ses serviteurs. L’évêque éprouva une grande douleur, non seulement de n’avoir pu le défendre, mais encore d’avoir vu souiller de sang humain le lieu où il avait coutume de prier, et dans lequel avaient été rassemblées les reliques des saints. Le roi Childebert envoya vers lui avec des présents, pour apaiser sa douleur, mais il ne voulut pas se consoler. Beaucoup en ces jours-là, par la crainte que leur inspiraient les rois, passèrent en d’autres pays. Plusieurs furent dépouillés du rang de ducs, et d’autres furent mis à leur place.

Gontran ordonna que Waddon, que nous avons dit plus haut [livre VIII] avoir été chargé de chaînes pour crime de lèse-majesté, parût en sa présence, et le faisant venir jusqu’à Paris, il dit : « Si, par le témoignage d’hommes suffisants envoyés par Frédégonde, il peut se décharger de l’action qui lui est imputée, qu’il soit mis en liberté et aille où il voudra. » Mais lorsque Waddon fut à Paris, il ne se présenta, de la part de cette femme, personne qui peu affirmer son innocence. Alors il fut ramené à Châlons chargé de liens et de chaînes, et sous une garde sévère ; mais ensuite on fit aller et venir des messagers, et surtout par l’entremise de Leudovald, évêque de Bayeux, il fut renvoyé chez lui.

La dysenterie désolait cruellement la ville de Metz. En ces jours-là, comme nous nous rendions au devant du roi, nous rencontrâmes sur notre chemin, C’est-à--