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DE FRÉDÉGAIRE.

cause de sa justice et de sa bonté. Grimoald, son fils, homme vaillant, fut chéri comme son père de la plupart des guerriers.

Mais un certain Othon, fils du domestique Uron, et qui avait été gouverneur de Sigebert dès son enfance, plein d’orgueil et d’envie contre Grimoald, s’efforçait de l’abaisser. Grimoald, de son côté, ayant lié amitié avec l’évêque Chunibert, médita comment il pourrait chasser Othon du palais et s’emparer du rang de son père.

La huitième année du règne de Sigebert[1], Radulf, duc de Thuringe, s’étant révolté contre lui, Sigebert fit convoquer pour la guerre tous les Leudes d’Austrasie. Ayant passé le Rhin avec une armée, il fut joint par tous les peuples de son royaume qui habitaient au-delà de ce fleuve. À la première rencontre les troupes de Sigebert défirent et tuèrent un fils de Chrodoald nommé Fare, qui s’était uni avec Radulf ; on réduisit en captivité tous les soldats de Fare qui échappèrent à la mort. Tous les grands et les soldats se jurèrent réciproquement que personne n’accorderait la vie à Radulf ; mais cet engagement n’eut aucun effet. Sigebert, ayant passé avec son armée la forêt de Buchonie, s’avança promptement dans la Thuringe. Ce que voyant, Radulf établit son camp sur une colline aux bords de l’Unstrut en Thuringe, et ayant rassemblé de toutes parts autant de troupes qu’il put, il se retrancha dans ce camp pour s’y défendre avec les femmes et les enfans. Sigebert arrivé avec son armée fit entourer le camp de toutes parts. Radulf, en dedans, se prépara à résister

  1. En 640.