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DE FRÉDÉGAIRE.

tourna dans son pays avec ses troupes. Radulf, transporté d’orgueil, se croyait comme roi dans la Thuringe ; il conclut des traités d’alliance avec les Wénèdes et les nations voisines. Dans ses paroles il ne méconnaissait pas la domination de Sigebert ; mais de fait, il résistait fortement à son pouvoir.

La dixième année du règne de Sigebert[1], Othon qui était, par orgueil, enflammé de haine contre Grimoald, fut à l’instigation de ce dernier, tué par Leuthaire, duc des Allemands. La dignité de maire du palais de Sigebert et de gouverneur de tout le royaume d’Austrasie fut fermement assurée à Grimoald.

La quatrième année du règne de Clovis[2], après la mort d’Æga, la reine Nantéchilde étant venue, avec son fils le roi Clovis, à Orléans, dans le royaume de Bourgogne, manda auprès d’elle tous les seigneurs, les évêques, les ducs et les grands du royaume de Bourgogne : les ayant tous gagnés l’un après l’autre, la reine fit élever, par l’élection de tous les évêques et de tous les ducs, à la dignité de maire du palais, Flaochat, Franc d’origine, et lui donna en mariage sa nièce nommée Ragnoberte ; je ne sais qui arrangea ce mariage. Flaochat et la reine Nantéchilde méditèrent secrètement un autre projet qui, à ce qu’on croit, ne fut pas agréable à Dieu, et par cette raison demeura sans effet. Erchinoald et Flaochat, maires du palais, comme n’ayant entre eux qu’un même dessein, un même avis, et se soutenant par un mutuel secours, se préparèrent à exercer avec bonheur leur haute dignité. Flaochat promit, par une lettre et par des ser-

  1. En 642.
  2. En 641.