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preuves directes, c’est, à mon avis, la plus probable. S’il est impossible de méconnaître que l’écrivain parle de temps antérieurs au sien, son ton, les détails où il entre, le genre des traditions qu’il recueille, l’intérêt assez vif qu’il semble y porter, laissent pourtant entrevoir des souvenirs encore prochains et vivans. Il serait étrange que deux siècles se fussent écoulés après la mort de Dagobert sans qu’aucun moine de Saint-Denis s’empressât de célébrer la mémoire du bienfaiteur de cette Église. Le petit ouvrage que nous publions ici n’a point d’autre dessein ; ce n’est point un historien qui retrace des faits déjà loin de lui ; c’est un panégyriste intéressé qui étale avec complaisance les mérites récens d’un patron magnifique. Il n’a pas vu les heureux jours qu’il décrit, il n’est pas de ceux qui ont reçu en personne les pieuses largesses du Roi ; mais il en paraît si touché, il en connaît si bien toutes les circonstances qu’on est porté à croire qu’il les a souvent entendu vanter, sinon par les contemporains eux-mêmes, du moins par leurs successeurs immédiats.

La partie vraiment historique de son récit est presque toujours textuellement empruntée à Frédégaire. On ne s’étonnera donc point de rencon-