Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/29

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une promesse valable ; mais nous n’osons faire la chose sans le consentement de notre oncle le roi Gontran ; car nous lui avons promis de ne traiter aucune grande affaire sans en prendre son avis. » Ils s’en allèrent après avoir recru cette réponse.

Il y eut cette année de grandes pluies au printemps, et les arbres et la vigne commençaient déjà à se garnir de feuilles lorsqu’il tomba de la neige qui couvrit tout ; ensuite vint de la gelée qui brûla tant les pousses de la vigne que les autres fruits déjà sortis. La rigueur de la saison parvint à ce point que les hirondelles et les autres oiseaux venus des régions lointaines périrent par la violence du froid. Ce qu’il y eut de merveilleux, c’est que la gelée détruisit tout dans les lieux où elle n’avait jamais fait de mal, et qu’il n’y en eut pas dans ceux où elle avait coutume de nuire.

Les Bretons se précipitèrent sur le territoire de Nantes, pillèrent, envahirent les métairies, et emmenèrent des captifs. Ces nouvelles ayant été annoncées au roi Gontran, il ordonna de faire marcher une armée, et envoya aux Bretons un messager pour leur dire de composer pour tout le mal qu’ils avaient fait, ou qu’autrement son armée les passerait au fil de l’épée. Saisis de crainte, ils promirent de réparer tout le mal qu’ils avaient fait. Alors le roi fit partir des envoyés pour aller vers eux, savoir Namatius, évêque d’Orléans, Bertrand, évêque du Mans, avec des comtes et autres hommes du premier rang. Il y vint aussi des hommes considérables du royaume de Clotaire, fils du roi Chilpéric, qui allèrent dans le territoire de Nantes annoncer à Waroch et à Widimael tout ce