Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/30

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qu’ordonnait le roi. Ceux-ci répondirent : « Nous savons que ces cités appartiennent aux fils du roi Clotaire, et que nous-mêmes devons leur être soumis ; ainsi nous composerons sans retard pour tout ce que nous avons fait contre leurs droits. » Ils donnèrent donc des cautions et souscrivirent des engagements, promettant de donner au roi Gontran et au roi Clotaire chacun mille sous de composition, et ils promirent aussi de ne plus faire d’irruption sur le territoire des cités qui leur appartenaient. La chose ainsi accommodée, les envoyés du roi s’en retournèrent et leur rapportèrent ce qu’ils avaient fait. Mais tandis que l’évêque Namatius séjournait dans les métairies situées au territoire de Nantes, et qui, enlevées à ses parents, lui avaient été rendues, il lui survint à la tête trois ulcères pernicieux. S’en trouvant très malade, il voulut retourner dans sa ville ; mais, en passant dans le pays d’Angers, il y rendit l’esprit. Son corps fut porté à la ville et enseveli dans la basilique de Saint-Aignan, confesseur. On mit dans son siége Austrin, dont le père avait été berger. Waroch, oubliant ses serments et ses engagements, n’accomplit rien de ce qu’il avait promis. Il s’empara des villes des Nantais, en fit la vendange et transporta le vin à Vannes. Sur quoi le roi Gontran, saisi de nouveau d’une grande colère, ordonna de faire marcher une armée, mais il s’apaisa.

La guerre entre les habitants de Tours, qui, comme nous l’avons dit plus haut, s’était apaisée, se réveilla avec une nouvelle fureur. Sichaire, après avoir tué les parents de Chramnisinde, s’était lié avec lui d’une grande amitié et ils se chérissaient tous deux avec une telle tendresse qu’ils prenaient souvent leurs repas