Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/49

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bert était alors malade, et souffrait beaucoup d’une tumeur à la gorge ; mais il guérit. Cependant le roi Childebert leva une armée, et se prépara à passer avec elle en Italie pour combattre la nation des Lombards. Mais les Lombards, l’ayant appris, lui firent passer des envoyés avec des présents, lui disant : « Qu’il y ait amitié entre nous, afin que nous ne périssions pas, et nous te paierons certainement un tribut, et nous ne manquerons pas de te donner secours contre tes ennemis, toutes les fois que tu en auras besoin. » Le roi Childebert ayant entendu ces paroles, adressa des envoyés au roi Gontran pour lui faire connaître ce qu’on lui offrait. Celui-ci ne s’opposa point à cet accord, et lui conseilla de ratifier la paix. Le roi Childebert donna ordre à son armée de s’arrêter, et fit partir des envoyés pour aller trouver les Lombards, afin que s’ils confirmaient ce qui avait été promis, l’armée revînt dans son pays ; mais cela ne fut point accompli.

Le roi Childebert, sur l’invitation de l’évêque Mérovée, envoya à Poitiers Florentien, maire du palais, et Romulfxxxv, comte du palais, pour faire le recensement du peuple, afin que, rectifiant les rôles d’après les changements survenus, il en pût tirer le tribut qu’on y payait du temps du père de Childebert. Plusieurs de ceux qui payaient étaient morts, en sorte que le poids du tribut pesait sur les veuves, les orphelins et les faibles. Les envoyés de Childebert ayant examiné la chose en détail, déchargèrent les pauvres et les infirmes, et comprirent dans le cens ceux que leur condition soumettait justement au tribut, après quoi ils vinrent à Tours ; mais lorsqu’ils voulu-