Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/50

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rent obliger le peuple à payer le tribut, disant qu’ils avaient entre les mains les rôles des contributions telles qu’elles avaient été payées sous les règnes précédents, nous répondîmes en ces paroles : « Il est certain que du temps du roi Clotaire, on fit des rôles de la ville de Tours, et que les registres furent portés au roi ; mais touché de la crainte de l’évêque saint Martin, le roi les brûla. Après la mort du roi Clotaire, le peuple prêta serment au roi Charibert. Celui-ci jura de ne point imposer au peuple de lois ni de coutumes nouvelles, et de le maintenir par la suite dans l’état où il avait vécu sous la domination de défunt son père ; et en effet, il ne porta aucune nouvelle ordonnance tendant à le dépouiller. De son temps, le comte Gaïse, en vertu de capitulaires faits, comme nous l’avons dit, plus anciennement, commença à exiger le tribut ; empêché par l’évêque Euphrodus, il se rendit auprès du roi avec le fruit de cette inique exaction, et lui montra les capitulaires dans lesquels étaient portés les rôles. Mais le roi, gémissant et redoutant la puissance de saint Martin jeta au feu les capitulaires, remit à la basilique de saint Martin les pièces de monnaie injustement exigées, et protesta qu’aucun des gens de Tours ne serait soumis à aucun tribut public. Après sa mort, le roi Sigebert eut cette ville sous sa puissance, et ne la chargea d’aucun tribut. Voilà maintenant la quatorzième année que règne Childebert ; depuis la mort de son père, il n’a rien exigé, et la ville n’a gémi sous le poids d’aucun impôt. Maintenant, il est en votre pouvoir de le lever ou de ne le pas