Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/64

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main Félix, Domitien, Victoc et Domnole évêquesxlviii. Par les soins du Dieu infini sont incessamment fournis aux humains de pressants moyens de salut ; aucun temps, ni aucun lieu n’est privé de la continuité de ses bienfaits, puisque le bienfaisant arbitre des choses sème çà et là dans l’héritage remis à la culture de l’Église, des personnes par le moyen desquelles son champ, assidûment travaillé du hoyau de la foi, rend au centuple, grâces à la température que lui fait le ciel, les fruits heureux de la récolte du Christ. Sa bonté dispense tellement ses bienfaits de côté et d’autre, qu’elle ne refuse jamais ce qu’elle sait être à l’avantage du grand nombre, afin que par le très saint exemple de ces personnes, il y en ait au jour du jugement beaucoup à couronner. Ainsi, lorsqu’à la naissance de la religion catholique, les habitants des Gaules commençaient à vivre dans la vénérable enceinte de la foi primitive, et que la connaissance des ineffables mystères de la Trinité divine n’était encore parvenue qu’à un petit nombre, le Seigneur, afin de ne gagner pas moins ici qu’il n’avait obtenu dans le monde entier par la prédication des apôtres, daigna, dans sa miséricorde, envoyer pour éclaircir notre patrie le bienheureux Martin né d’une race étrangère. Quoiqu’il ne fut pas venu du temps des apôtres, la grâce apostolique ne lui manqua point, et ce qui lui manquait en primauté lui fut suppléé en grâce du Seigneur ; car celui qui excelle en mérites ne perd rien pour être le second en degré. Nous nous réjouissons, très révérente fille, de voir revivre en vous, par la faveur divine, cet exemple de la dilection d’en haut ; car, dans le déclin du temps et la vieillesse