Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/65

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du siècle, la foi, par les efforts de votre amour, renaît florissante ; et ce qu’avait attiédi le froid hiver de la vieillesse, se réchauffa par l’ardeur de votre âme fervente. Mais comme tu es venue à peu près des lieux d’où nous avons appris que nous était arrivé le bienheureux Martinxlix, ce n’est pas merveille si l’on te voit imiter dans tes œuvres celui que nous pensons t’avoir servi de guide dans ton chemin, afin que, suivant ses traces et son exemple, tu accomplisses ton vœu fortuné, et t’associes à cet homme bienheureux autant que tu fuis toute société avec le monde. Brillante de la lumière de ses doctrines, tu remplis tellement les cœurs de ceux qui t’écoutent d’une clarté céleste, que partout les âmes des jeunes filles, attirées à toi et embrasées des étincelles d’un feu divin, se hâtent avidement de venir dans ton sein s’abreuver à la source de l’amour du Christ, et laissant leurs parents, te choisissent de préférence à leur mère ; ce qui est un effet de la grâce, et non de la nature. Voyant donc les vœux formés par leur affection, nous rendons grâces à la miséricorde suprême qui fait coïncider les volontés des hommes avec sa propre volonté, et ne doutons pas qu’elle ne veuille retenir dans ses bras celles à qui elle a ordonné de se réunir autour de vous ; et comme nous avons appris que, par la protection divine, quelques filles de nos diocèses sont venues avec un grand désir se soumettre d’elles-mêmes à la règle que vous avez instituée ; ayant aussi pris lecture de la requête que vous nous présentez dans votre épître reçue de nous avec joie, par Jésus-Christ, notre auteur et notre sauveur, nous arrêtons que toutes celles qui se sont rassemblées autour, de vous