Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/77

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des très-excellens seigneurs rois Charibert, Gontran, Chilpéric et Sigebert, qui me l’ont accordée sous serment et sous leur signature ; ou si quelque prince ou pontife, ou puissance quelconque, ou quelqu’une des sœurs, ou quelque personne que ce soit, osait vouloir envahir par un désir sacrilège, réclamer et reprendre comme sa propriété quelqu’une des choses que d’autres ont données au monastère, pour le salut de leur âme, ou que les sœurs lui ont concédées sur leurs propres biens, au nom de mes prières et de la volonté du Christ, je demande à votre sainteté et à celle de vos successeurs d’intervertir après Dieu dans cette occasion, et que les spoliateurs et ravisseurs des pauvres soient privés de votre faveur, afin que, par votre résistance, personne ne puisse parvenir à altérer notre règle, ni envahir les biens du monastère. Je vous conjure aussi, lorsque Dieu voudra retirer de ce monde notre susdite dame et sœur Agnès, que notre congrégation élise à sa place une abbesse qui, par la volonté de Dieu et la sienne, garde notre règle, et ne retranche rien du but de sainteté que nous nous sommes proposé, afin qu’elle ne périsse jamais, ni par sa volonté propre, ni par celle de personne. Que si, ce qu’à Dieu ne plaise, quelqu’un voulait, contre l’ordre de Dieu et l’autorité des rois, changer quelque chose aux susdites conditions dont l’accomplissement vous est demandé avec supplication en présence de Dieu et de ses Saints, si on voulait enlever au monastère quelque personne ou quelque propriété, ou si on tourmentait d’une manière quelconque notre susdite sœur l’abbesse Agnès, que ce coupable encoure le jugement de Dieu, de la sainte croix et de la bienheu-