Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reuse Marie, et que les bienheureux confesseurs Hilaire et Martin, auxquels après Dieu j’ai remis la défense de mes sœurs, se chargent de la poursuivre et de plaider contre lui. Vous aussi, bienheureux pontife et vos successeurs, que je requiers de défendre soigneusement ; comme patron, la cause de Dieu, si, ce qu’à Dieu ne plaise, il se trouvait quelqu’un qui tentât de machiner quelque chose contre ce monastère, ne craignez pas, pour repousser et combattre l’ennemi de Dieu, de vous rendre vers le roi qui régnera alors sur ce pays ; ou à la cité de Poitiers pour y connaître des choses qui vous sont recommandées devant Dieu, et faire exécuter la justice contre les auteurs et défenseurs de l’injustice, afin qu’un roi catholique ne souffre pas que de son temps une telle indignité puisse avoir lieu, et ne laisse point détruire ce qui a été établi par la volonté de Dieu, la mienne et celle des rois eux-mêmes. Je conjure aussi les princes que Dieu voudra laisser, après ma mort, à la tête des peuples, et au nom de ce roi dont le règne n’aura pas de fin par la volonté duquel s’affermissent les royaumes, et qui leur a donné la vie et la royauté ; je les supplie d’ordonner que le monastère que j’ai voulu construire par la permission et les secours des seigneurs rois leurs pères ou aïeux, que j’ai soumis à la règle et doté, soit gouverné sous leur protection et sous leurs ordres d’accord avec l’abbesse Agnès, et qu’il ne soit permis à personne d’inquiéter ni de tourmenter plusieurs fois la susdite abbesse, ni personne appartenant à notre monastère, ni de rien ôter ou changer de ce qui appartient à ce monastère ; mais plutôt pour l’amour de Dieu, je les en supplie devant