Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/79

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le rédempteur des nations, que comme je le leur recommande, ils le défendent et le garantissent, d’accord avec nos seigneurs les évêques, afin qu’ils vivent dans le royaume éternel, en société avec le défenseur des pauvres et l’époux des vierges, en l’honneur duquel ils auront protégé les servantes de Dieu. Je vous le demande aussi, très saints pontifes et très excellents seigneurs rois, et vous tous peuples chrétiens, je vous en conjure par la foi catholique dans laquelle vous avez été baptisés, et par les églises que vous avez sous votre garde ; lorsque Dieu voudra me séparer de la lumière de ce monde, que mon corps soit enseveli dans la basilique que nous avons commencé à élever en l’honneur de sainte Marie mère du Seigneur et dans laquelle reposent déjà plusieurs de nos sœurs ; je le demande, qu’elle soit achevée ou non. Que si quelqu’un voulait ou tentait la chose autrement, que par l’intercession de la croix du Christ et de la bienheureuse Marie, il encourre la vengeance divine, et que par votre intervention j’obtienne un coin pour être ensevelie dans cette basilique près de mes sœurs de la congrégation, et je demande avec larmes que cette supplication, que j’ai souscrite de ma propre main, soit conservée dans les archives de la cathédrale, afin que si la nécessité exigeait que ma sœur l’abbesse Agnès ou la congrégation vous demandassent secours contre des méchants, par les soins de votre sollicitude pastorale, vous leur accordassiez les pieuses consolations de votre miséricorde, et qu’elles ne se disent pas abandonnées de moi qui, avec l’aide de Dieu, leur ai préparé votre bienveillance. Je vous remets toutes ces choses devant les yeux, par celui qui, du haut de sa