Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/8

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sonne de son royaume de traverser les cités de la Septimanie. Ceux qui venaient vers le roi Childebert furent reçus avec bienveillance, ils firent des présents, obtinrent la paix et furent renvoyés aussi avec des présents.

En cette année se départit de ce monde la bienheureuse Radegonde, laissant en grande douleur le monastère qu’elle avait institué[1]. Je fus présent à ses funérailles ; elle mourut le treizième jour du sixième mois[2] et fut ensevelie deux [trois] jours aprèsii. Je me suis appliqué à écrire plus au long, dans le livre des Miracles, tous ceux qui se manifestèrent en ces jours-là à son tombeau, et l’ordre de ses funérailles.

Alors arriva la fête de saint Marcel qui se célèbre en la ville de Châlons dans le septième mois[3]. Le roi Gontran s’y rendit. Après les saintes solennités, comme il s’approchait des autels sacrés pour y recevoir la communioniii, un homme vint vers lui, feignant d’avoir quelque chose à lui dire, et comme il s’approchait du roi, il lui tomba un couteau de la main. Il fut aussitôt saisi, et on lui trouva encore dans la main un autre couteau sorti de sa gaine. Aussitôt il fut conduit hors de la sainte basilique, lié et livré aux tourmens. Alors il confessa qu’il avait été envoyé pour tuer le roi, disant : « Ainsi l’a voulu qui m’envoie. » Le roi qui savait que beaucoup s’étaient réunis dans la haine qu’ils avoient contre lui, et qui craignait d’en être frappé, ordonna aux siens de

  1. En 587.
  2. Le 13 août.
  3. septembre.