Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/9

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l’entourer complètement, et nul homme armé d’une épée ne pouvait trouver accès pour arriver jusqu’à lui, à moins que ce ne fût dans l’église où il se croyait en sûreté, et jugeait pouvoir demeurer sans rien craindre. Ceux dont j’ai parlé furent saisis, et on en fit mourir plusieurs, mais on renvoya le premier vivant, après lui avoir infligé plusieurs châtiments, parce qu’on ne croyait pas qu’il fût permis de mettre à mort celui qu’on avait tiré de l’église.

En cette année il naquit un autre fils au roi Childebertiv ; Véran, évêque de Châlons, le tint sur les fonts de baptême et lui donna le nom de Théodoric. Ce pontife était doué alors d’une vertu miraculeuse, et plusieurs fois, avec l’aide de Dieu, il avait guéri sur-le-champ des malades, en leur imposant le signe de la croix.

Il parut en ce temps beaucoup de prodiges ; en diverses maisons des vases se trouvèrent empreints de je ne sais quels caractères, qu’on ne put en aucune façon effacer ni faire disparaître. Ce prodige se manifesta d’abord dans une ville du territoire de Chartres, et passant par Orléans, arriva jusque dans le territoire de Bordeaux sans omettre aucune des villes situées entre deux. Dans le huitième mois[1] après les vendanges, on vit dans les vignes de nouveaux sarments avec des grappes fournies, et sur d’autres arbres des feuilles nouvelles et de nouveaux fruits. Il parut des rayons du côté du nord, et plusieurs assurèrent avoir vu tomber des serpents du haut des nuées. D’autres affirmaient qu’un village, avec les hommes et les maisons, avait disparu subitement et

  1. Octobre.