Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/252

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ridiction Lampade, poursuivit sur une route le diacre Pierre, et le tua d’un coup de lance ; après quoi celui-ci fut enlevé de ce lieu et porté au château de Dijon, où on l’ensevelit auprès de saint Grégoire, notre bisaïeul. L’homicide ayant pris la fuite, passa vers le roi Chilpéric, et ses biens furent remis au fisc du roi Gontran. Le crime qu’il avait commis le fit errer en différents lieux, ne s’arrêtant et ne demeurant nulle part. Enfin, poussé, je crois, par les cris du sang innocent qui s’élevait contre lui vers la puissance divine, dans un des lieux par où il passait, il tua de son épée un homme qui ne lui avait rien fait. Les parents de celui-ci, pleins de douleur de la mort de leur proche, soulevèrent le peuple, et ayant tiré leurs épées, le coupèrent en morceaux et dispersèrent ses membres de côté et d’autre. Telle fut, par un juste jugement de Dieu, la fin de ce misérable, afin qu’après avoir fait périr un parent innocent, coupable lui-même il ne demeurât pas plus longtemps sur la terre. Cela lui arriva au bout de trois ans.

Après la mort de Silvestre, les habitants de Langres demandant encore un évêque, on leur donna Pappole [Pappolus] qui avait été archidiacre d’Autun. Beaucoup assurent qu’il commit un grand nombre d’iniquités que nous passerons sous silence, pour ne pas nous montrer détracteur de nos frères. Cependant nous n’omettrons pas de raconter quelle fut sa mort. La huitième année de son épiscopat, comme il parcourait les paroisses et les domaines de son église, le bienheureux Tétrique lui apparut une nuit pendant son sommeil avec un visage menaçant, et lui parla ainsi : « Pourquoi es-tu ici, Pappole ? pourquoi souilles-tu mon