Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/38

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un horrible exil si elle n’est délivrée par Zorobabel, c’est-à-dire par le Christ. Le Seigneur le dit lui-même dans l’Évangile : Si le Fils vous met en liberté, vous serez véritablement libres[1] xxvii. Qu’il daigne, je l’en supplie, se construire en nous-mêmes un temple où il vienne habiter, où la foi brille comme l’or, où l’éloquence de la sainte prédication éclate comme l’argent, et où tous les ornemens du temple visible reluisent dans la tempérance de nos sens et l’honnêteté de notre vie ! Que le Seigneur accorde à notre bonne intention de salutaires effets ; car, si le Seigneur ne bâtit une maison, c’est en vain que travaillent ceux qui la bâtissent[2] xxviii. » On dit que cette captivité dura soixante-seize ans.

Ramenés dans leur patrie par Zorobabel, tantôt murmurant contre Dieu, tantôt se prosternant aux pieds des idoles ou faisant des abominations, imitant les actions des Gentils, et méprisant les prophètes de Dieu, les Israélites furent envahis, subjugués et massacrés par les Gentils jusqu’à ce que le Seigneur, annoncé par la voix, des prophètes et des patriarches, conçu dans le sein de la Vierge Marie par l’opération du Saint-Esprit, daignât naître pour racheter cette nation ainsi que toutes les autres.

Depuis le retour à Jérusalem jusqu’à la naissance de Jésus-Christ on compte quatorze générations, c’est-à-dire : Jéchonias, Salathiel, Zorobabel, Abiud, Eliacim, Azor, Sadoc, Achim, Éliud, Éléazar, Mathan, Jacob, Joseph, époux de Marie qui enfanta Notre-Seigneur

  1. Évang. Sel. S. Jean, chap. 8, v. 36.
  2. Psaume, 126, v. 1.